Compostelle, notre fil rouge

Il y a des projets qui naissent doucement. Des idées qui s’installent sans bruit, et finissent par devenir des évidences. Faire le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle en famille en fait partie.
On ne va pas tout faire d’un coup. On ne part pas plusieurs mois avec un grand départ solennel. Ce sera par étapes, petit à petit, à notre rythme. Un (long) week-end par-ci, une semaine par-là. Et surtout, on reprendra toujours là où on s’est arrêté. Parce que ce chemin-là, on veut le vivre comme un fil rouge. Un fil qu’on déroulera d’année en année.
La via Podiensis, notre voie
On commencera au Puy-en-Velay. C’est la voie historique, celle qu’on appelle la Via Podiensis. Une traversée de l’Auvergne, de l’Aubrac, du Quercy, jusqu’à rejoindre Saint-Jean-Pied-de-Port. On bifurquera vers Rocamadour. Un petit détour, certes. Mais c’est une variante qu’on choisit, parce qu’elle nous parle et qu'on a beaucoup aimé cette ville.
Pas pour la foi, mais pas sans sens
On ne fait pas ce chemin pour la foi. Comme beaucoup d’autres aujourd’hui, on le fait pour d’autres raisons. Pour la beauté des paysages, pour le plaisir de marcher ensemble, pour cette idée de progression lente, d’une aventure qu’on construit au fil des années. Et peut-être aussi un peu pour la symbolique/mode, oui. Mais ça reste une bonne mode, celle qui pousse à lever le nez, à mettre les pieds dans la terre et à se reconnecter.
Et puis ce chemin traverse nos régions de cœur. L’Auvergne, le Lot, le sud-ouest. Des noms de villages, des formes de collines, des odeurs de pierre chaude qu’on aime depuis pas mal de temps déjà. Ce seul prétexte suffirait.
Des bivouacs, des étapes, une crédencial
On marchera avec nos sacs. On dormira le plus souvent sous tente, parfois en gîte s’il le faut, mais on espère privilégier le bivouac. Pas parce qu’on est de vieux routards du bivouac — on n’en a pas fait des masses pour l’instant — mais parce qu’on aime ce que ça représente : la liberté, la débrouillardise, et aussi… un peu les économies. À quatre, les nuits en gîte peuvent vite peser sur le budget.
Cela dit, on ne se l’interdit pas non plus. Il y aura sûrement des étapes où un bon lit et une douche chaude seront les bienvenus. Et puis s’offrir un resto, une fois de temps en temps, ça fait aussi partie du plaisir du chemin. On fera comme on en aura envie, ou besoin.
On aura une crédencial. Parce que ce côté “étape” nous plaît. Ce carnet qu’on tamponne comme autant de repères, de jalons, de souvenirs concrets. Le genre de truc qu’on feuillette des années plus tard avec nostalgie, puis on pourra les associer aux vidéos qu'on aura gardé de notre périple. On verra nos enfants grandir d'étapes en étapes, au sens littéral du terme.
Un chemin, des chemins
Il y aura sûrement des gens pour dire qu’on ne "fait pas vraiment" Compostelle. Parce qu’on ne part pas d’un coup, parce qu’on prend des pauses, parce qu’on coupe en morceaux. Mais ce chemin n’est pas un absolu. Il y a autant de chemins que de pèlerins. Et cette manière-là, c’est la nôtre. Elle nous ressemble.
On ne sait pas encore ce qu’on trouvera sur ce GR65. Peut-être rien de plus que des beaux sentiers. Peut-être beaucoup plus. Certains en parlent comme d’une expérience qui les transforme. On verra bien. On n’attend rien de précis, et c’est peut-être ça qui rend ce départ aussi excitant.
Top départ… si le ciel le veut
Si le temps est de notre côté, on commencera au week-end de l’Ascension. Premiers pas, premières nuits, premiers tampons sur la credencial. Et une playlist/catégorie dédiée pour ce voyage-là, qu’on ajoutera chapitre après chapitre.
Ce sera long. Ce sera beau. Et surtout, ce sera à notre façon.